Le bilan quotidien de la pandémie de coronavirus est reparti à la hausse mardi en Espagne, après quatre jours de baisse, avec 743 morts qui portent le total à 13.798, mais la tendance à la baisse continue d’après les autorités.
Dans le deuxième pays le plus endeuillé par le Covid-19 après l’Italie, le nombre de cas déclarés en 24 heures a lui aussi augmenté plus rapidement, de 4,1% contre 3,3 % la veille, pour atteindre 140.510 selon les statistiques du ministère de la Santé.
« Cette légère augmentation par rapport à hier (lundi), nous considérons qu’elle est due à l’ajustement des données de la fin de semaine », a expliqué la Dr Maria José Sierra du Centre d’alertes sanitaires, qui avait déjà relevé précédemment que les morts et les cas du week-end n’étaient enregistrés qu’avec retard.
« En réalité, la tendance à la baisse est ce que nous continuons d’observer dans les rapports de ces derniers jours », a-t-elle ajouté, alors que les autorités estiment avoir stabilisé la propagation du virus.
Aussi, « bien que lentement, une certaine baisse de pression commence à être observée dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs », a noté le Dr Sierra.
Dans le même sens, le nombre de patients guéris continue d’augmenter et a atteint mardi 30 % (43.308) des cas confirmés.
« Relâchement » des citoyens
À l’hôpital Josep Trueta de Girone, dans le nord-ouest du pays, le nombre de patients « a fortement diminué depuis deux semaines », a déclaré à l’AFP Mari Angels Rodriguez, infirmière.
Mais les unités de soins intensifs restent surchargées, parce que les patients qui y entrent « doivent y rester au moins 14 jours en moyenne, ce qui veut dire que chaque nouveau patient occupe un lit pendant longtemps », a-t-elle expliqué.
À l’hôpital Infante Sofia de Madrid, région la plus touchée avec près d’un tiers de cas et des morts du virus, « nous voyons arriver moins de demandes d’admission … Nous sommes en train de réduire le nombre de lits », a également constaté l’infirmier Eduardo Fernández.
Mais « je ne sais pas si mes collègues, dans l’œil du cyclone, sont déjà en mesure de percevoir (le ralentissement de l’épidémie) car la pression du travail, la pression des soins, est très forte », a nuancé ce représentant du syndicat Mats.
Les Espagnols sont soumis depuis mi-mars à l’un des confinements les plus stricts d’Europe, qui doit être prolongé au moins jusqu’au 25 avril à minuit.
Ils ont fait preuve de discipline mais « ces derniers jours, nous avons observé un certain relâchement » quant au respect du confinement, a averti le commissaire de la police nationale, José Garcia Molina, qui a annoncé un renforcement des contrôles durant le congé de la Semaine sainte.
« Nous avons identifié des personnes qui se sont déplacées sur plusieurs kilomètres pour acheter le pain, qui allaient visiter des proches inexistants ou un homme qui, sous prétexte de sortir son chien, s’est offert une balade de plus de 45 minutes sur la plage de Valence » (est), a-t-il relevé.
Au total, la police a réalisé 100.00 procès-verbaux et près de 1.500 arrestations pour non-respect du confinement.
Les 46,6 millions d’Espagnols ne peuvent sortir de chez eux que pour acheter à manger, se faire soigner, promener rapidement leur chien ou aller travailler pour des activités jugées essentielles.
(crédit photo : © JOSE JORDAN / AFP)